BULLETIN UNION 93 – 15 AVRIL 2020

Machiavel et les princes qui nous gouvernent

 

Machiavel a fini sa vie à Florence pendant l’épidémie de peste en 1527.

Il décrit (presqu’en touriste) l’état de la cité  et de ses habitants, l’impuissance des maîtres de la ville à contrôler l’extension du drame, la fuite des élites en dehors de la ville.  Il va sans doute mourir de la peste quelques semaines plus tard.

Il résume en fait une situation qui, quoi que nettement plus dramatique que la nôtre, témoigne de la permanence des difficultés à gouverner en période de crise en l’occurrence sanitaire.

Moins de 10% de la population du pays a, selon l’institut Pasteur, été en contact avec le COVID (merci au confinement) mais par contre cela veut dire que la crise va se poursuivre que nous allons continuer de payer encore longtemps les choix (les non-choix?) faits en février et en mars derniers.

Le désarroi reste d’ailleurs entier au sommet de l’Etat (cf les discours croisés du Président et de son Premier ministre).

Par exemple, notre collègue Delfraissy président du Conseil Scientifique censé conseiller le Président, nous a bien expliqué qu’il ne voyait pas l’intérêt que ses petits enfants retournent à l’école le 11 Mai.

Il faut dire qu’ils n’habitent sans doute pas dans le 93 !

Nous n’avons donc pas fini de voir des patients infectés.

Aujourd’hui la priorité est clairement de protéger les professionnels : La fourniture au compte goutte des masques, la non fourniture de sur-blouse et de visières, constitue la cause du drame que vivent les professionnels dans ce Département. La mort  de collègues,  les séjours de une à quatre semaines à l’hôpital pour ceux qui s’en sont sortis, la situation dans les Ephad, sont la confirmation que « le meilleur système de santé du monde » détruit par trente ans de réformes à visée purement comptables était un mirage, un miroir aux alouettes pour enfants.

Pourtant face aux très probables attaques à venir contre notre mode de fonctionnement, la profession va être tenue à une vigilance continue.

 

UNION 93  appelle les professionnels de ville qui de leur côté n’ont rien à se reprocher

  • d’une part à poursuivre quand ils le peuvent une activité la plus normale possible
  • d’autre part à se préparer à une bataille syndicale qui sera ardue pour sauver notre système de santé

 

 

Les médecins ont été exemplaires dans ce désastre

Ils n’accepteront pas d’en payer le prix.

 

 

ADHÉREZ A UNION 93

 

 

                                                                                                               Le Président,

                                                                                                           Dr T. GOMBEAUD

 

BULLETIN UNION 93 – 15 AVRIL 2020

Chers amis, Chers Confrères,

 

Nous gagnerons, bien sur, cette bataille contre le covid !

Et cela se fera grâce à l’action de chacun d’entre nous…

Sortant moi même de 10 jours d’hospitalisation à Avicenne pour Covid, je puis témoigner que le dévouement et les compétences de nos collègues hospitaliers peuvent se comparer, sans problème, avec l’extraordinaire travail qu’assurent les libéraux en ville qui continuent (comme tous les soignants) à avoir une activité malgré les carences matérielles qui nous accablent (masques, lunettes etc…).

Les tutelles ne nous ont jamais vraiment aidé dans la prise en charge de nos patients et ont accentué la désertification des cabinets, cependant en partie compensée par l’organisation des téléconsultation.

Actuellement elles cherchent à établir des plannings de sortie d’hôpital en lien avec les médecins traitants.

Pourquoi pas, si les tutelles arrivent enfin à nous équiper en systèmes de protection !!

 

Par ailleurs la réouverture programmée des écoles et crèches mi mai,  semble scientifiquement pour le moins risquée et sa motivation semble surtout être de remettre au boulot les parents…

 

Tout cela semble peu réfléchi et sans reprendre toute l’histoire (dramatique) de la gestion du COVID en France, nous continuons de croire que nous sommes face à l’application d’un plan imaginé au jour le jour et d’un flou artistique bien risqué ….

 

Certes rien n’est facile dans cette affaire et nous ne prétendons pas avoir la solution universelle, mais les incohérences passées restent au passif de cette administration et ce sont les soignants qui payent le prix fort.

Nous n’avons d’ailleurs toujours pas le chiffre de nos confrères rendus malades dans le cadre de leur exercice, pas plus que le chiffre de ceux qui sont décédés !

 

Quelle honte pour nos tutelles de ne pas pouvoir (vouloir ?) nous donner ces chiffres actualisés !

 

En attendant, avant comme après les hospitalisations, tout repose sur les professionnels de ville.

 

 

Bon courage à tous

 

 

                                                                                                               Le Président,

                                                                                                           Dr T. GOMBEAUD