UNION 93 regroupe sur ce Département la CSMF et le SML, toutes spécialités confondues y compris bien sûr, la médecine générale. UNION 93 a vocation à représenter la totalité des professionnels du Département. UNION 93 parvient à rassembler et coordonner des opinions diverses au niveau Départemental en assimilant la diversité des exercices en Seine Saint-Denis.

BULLETIN UNION 93 – MAI 2022

Une élection et après …

 

Permanence des soins obligatoire, régulation à l’installation, transfert de compétences, auxquelles s’ajoute la nouvelle négociation conventionnelle…

C’est semble-t-il le projet santé du nouveau Président de la République présenté par son conseiller François Braun, également chef des urgences du CHR Metz-Thionville et président de Samu-Urgences de France,

Les compétences de ce dernier sont certainement estimables aux urgences mais on peut douter de la pertinence de ses avis concernant la médecine de ville

Il donne, dans une interview récente donnée à « EGORA » plusieurs exemples de réformes à venir : 5 points principaux

1 « Le dépistage, personne ne s’y intéresse jamais, car ce n’est pas rentable »

Pas rentable pour qui ??  Son système de rémunération est opaque, irrégulier voire incertain.

Le médecin traitant étant la cinquième roue du carrosse, la consultation de prévention qui serait aujourd’hui envisagée à trois âges de la vie a toujours été refusée (notamment à type expérimental en Seine Saint Denis quand nous l’avions proposé pour UNION 93), mais il est vrai que le temps passé pour une éventuelle consultation de ce type est conséquent (il n’y a qu’à constater sa durée dans les centres de dépistage de la Sécu !!!) et va  nécessiter un financement important !

Attendons donc et sans illusion…

2 « Libérer du temps médical, alléger le quotidien des généralistes »  

La solution passerait par des assistants médicaux pour “libérer du temps médical” et ainsi pouvoir prendre plus de patients au quotidien (comme si cela était un but en soi !!! le seul objectif crédible serait plus d’améliorer le contenu de chaque consultation que de les multiplier).

Il mise également sur des infirmières salariées conventionnées dans les zones sous-dotées, sur lesquelles pourront s’appuyer les généralistes libéraux.  Oui, mais les conditions du financement des assistants médicaux sont lourdes, ne sont pérennes qu’en fonction des objectifs et notamment de l’augmentation de la patientèle… « vaste programme » !!

Les infirmiers de pratique avancée sont un indéniable progrès mais cela impose que le médecin garde la maitrise des activités.

3 Emmanuel Marcon a aussi annoncé que les médecins seront soumis à la régulation à l’installation.

La première étape (déjà plébiscitée par tous les candidats aux présidentielles), serait que la quatrième année d’internat du DES* de médecine générale sera mise en place, en ville avec des stages obligatoires dans les zones rurales ou déficitaires.  Mais plonger les internes dans le grand bain de Seine Saint Denis n’est pas simple, même si cette hypothèse est une piste très intéressante. Par ailleurs cela ne solutionne pas le problème des internes de spécialité d’organe que l’hôpital refuse depuis des années de libérer pour la ville malgré le respect des maquettes de formation proposé par les spécialistes de ville.

4 Les professionnels de santé ont l’habitude d’entendre parler de “renforcement du lien ville-hôpital”, mais Emmanuel Macron a, lui, préféré parler de “décloisonnement”.

“On doit laisser faire sur les territoires, les hôpitaux, les maisons de santé pluriprofessionnelles et les libéraux comme ça a été le cas pendant la crise sanitaire”, a-t-il affirmé. “Ça c’est très bien organisé sur le moment, or, on voit que les difficultés sont réapparues dès la crise atténuée.”  Sur ce sujet nous disons clairement : Chiche !! Facilitons l’interopérabilité interprofessionnelle, assurons le développement de l’APTA …. Les médecins seront au Rendez vous si les difficultés techniques actuellement évidentes sont résolues

5 La nouvelle convention médicale est en discussions

Le débat pour UNION 93 est simple. Deux syndicats nationaux sont demandeurs de 2 conventions séparées (MG France et AvenirSpé).

UNION 93 est opposée à une telle (r)évolution. Elle permettrait à la tutelle d’accentuer les divisions entre nous sans bénéfice de long terme pour les médecins. De plus la CNAM va sans doute choisir une autre voie, par exemple stimuler la création des CPTS en créant de toute pièces une convention CPTS pour appâter le challand …

Gageons que cette solution ne fera pas de gagnant dans la profession et accentuera la désertification !!!

Nous reviendrons sur ce sujet dans nos prochains bulletins.

Enfin le chef de l’État a pris pour exemple le service d’accès aux soins (SAS), « développé par la rue de Ségur » et qui selon lui “fonctionne très bien”.  A ce jour la mise en place du SAS est un rêve éveillé dans notre département et ceux qui parmi nous suivent ce dossier savent bien que l’échec est patent et « qu’à ce jour » personne n’est d’accord !

Les représentants des régulateurs comme des effecteurs sont en train de songer à remettre en cause tout le process …

Que faut-il ajouter ?

 

Sur le fond de la question de la démographie `

Augmenter de 10% le nombre d’internes serait surement utile mais bien évidemment totalement insuffisant et par ailleurs comment le faire sans augmenter d’au moins autant le Numerus clausus en première année. Les postes d’internes ne sont pas, à l’heure actuelle, choisis en totalité ! L’ouverture de nouveaux postes ne changerait qu’à la marge le problème et pas pour les médecins généralistes.

En fait, si l’on veut améliorer la démographie, il faut enfin supprimer ce concours stupide et le remplacer par un simple examen.

Toutes ces questions sont un enjeu majeur pour les médecins de Seine Saint Denis

Rien ne se fera sans débats entre nous sur ces sujets cruciaux

Participez à ces discussions

Le Bureau