.

Après la négociation conventionnelle qui, en l’état, proposait des revalorisations tarifaires dont 85 % était attribuée aux confrères généralistes et 15 % aux spécialistes, le ministre de la santé, (qui devrait porter désormais le titre de ministre des hôpitaux publics) a accordé une majoration de 0,35% aux cliniques et de 15 fois plus aux hôpitaux ce qui a ainsi bloqué la négociation.

Les hôpitaux publics ont certainement besoin d’un tel soutien mais cette répartition restrictive a interrompu les négociations conventionnelles en cours !

Et ainsi retardé les quelques revalorisations minimes qui pourraient soulager les spécialités les plus en difficulté (pédiatres, gynécos, psychiatres etc..)

La caisse dans la dernière mouture à notre disposition propose également une prime de 200€ la demi-journée pour les spécialistes acceptant de quitter leur cabinet pour venir travailler en « zone fragile » 6 demi-journées par mois s’ils y respectent les tarifs opposables ; Oui, ce n’est pas une blague…

Les spécialistes en secteur II des beaux quartiers feront ainsi l’aumône de leur présence intermittente dans le 93 ! Cette proposition grotesque va aggraver la situation des déserts médicaux

Par ailleurs ce ministre a  annoncé, entre autres incohérences la fin du parcours de soin avec un accès direct aux spécialistes facilité ce qui ne fera qu’augmenter nos délais et nous encombrer de patients qui n’ont rien à faire dans nos cabinets. La Caisse ne semble quand même pas reprendre cette proposition.

Ces interventions politiques ont bien sûr fait capoter les négociations conventionnelles en cours…

Or, s’il n’y avait pas de grand soir à en attendre, les quelques revalorisations prévues (cf nos bulletins précédents°°et en infra°) auraient mis du beurre dans les épinards des spécialités cliniques et des secteurs 1 dans ce contexte inflationniste…

De surcroît cela ne sauvera pas les hôpitaux publics du 93 dont la détresse en matière de RH et de la situation aux urgences est patente (et d’ailleurs détaillé lors de chaque rencontre que nous avons avec l’ARS)

Enfin, la revalorisation des actes réalisés en clinique est modifiée à la marge et sera rapportée sine die (Les actes de chirurgie n’ont pas été revalorisés depuis 20 ans et les coloscopies p.ex. depuis plus de 30 ans !!)

Ces choix risquent de laminer le secteur privé et d’engendrer une catastrophe sanitaire

UNION 93 soutient l’appel à la grève des Cliniques du 3 juin, car c’est l’outil de travail des médecins, mais sans signer un blanc-seing à la FHP (Fédération Hospitalière Privée) qui ne nous a jamais trop soutenu, c’est, en effet, à elle de résoudre ce problème de financement avec l’Etat.

Le président

Dr Thierry GOMBEAUD